Pourquoi avoir réalisé un sondage ?

Pour avoir un relevé d’opinion vis-à-vis de la loi de bioéthique qui régit le don. De plus, nous n’avions, avant de nous lancer dans ce sujet de TPE, aucune connaissance concrète sur le don d’organes et les greffes. C’est donc aussi par curiosité que nous avons décidé d’élaborer ce sondage à destination d’autres jeunes appartenant à notre tranche d’âge pour sonder quelles étaient leurs connaissances sur le sujet. Finalement, ça s'est révélé être aussi un moyen efficace de sensibilisation et d’information puisque la plupart ne connaissait pas la loi en matière de don d'organes. Enfin, nous voulions faire connaître la loi afin d’encourager le dialogue des élèves avec leurs proches sur le don d'organes et aussi afin de promouvoir cette innovation médicale.  

                                                          



Le don d'organes : un sujet populaire


Quasiment la totalité des élèves interrogés ont au moins une petite connaissance sur le don d’organes, ce qui met en avant la popularité du sujet.




Le don pour sauver des vies


Environ 9 élèves sur 10 voient le don d’organes comme "un geste d’une extrême générosité témoignant de la solidarité entre les hommes et permettant de sauver des vies". La plupart des élèves ont alors une image positive de cette pratique . Seuls 10% d’entre eux sont soit sans avis, ou associent le don à "une pratique barbare irrespectueuse du défunt considéré comme un sac d’organes” ou encore à un acte difficile pour la famille puisque c’est comme si l’être cher mourrait une deuxième fois. Ces personnes là sont alors plutôt contre le prélèvement.




Donneurs présumés : Une loi méconnue



4 élèves sur 10 ne savaient guère qu’ils étaient des donneurs d’organes aux yeux de la loi, sauf s’ils faisaient connaître leur refus à leur famille ou bien en passant par l’inscription sur la liste national de refus. Cette donnée montre que la jeunesse n’est pas suffisamment informée par les médias, les proches ou les professeurs et ne connaît pas la loi qui régit le don et qui nous concerne tous ! Le fait d’être donneur ou pas reste un sujet délicat à aborder mais nécessaire ! Tous les citoyens français devraient  savoir que nous sommes TOUS des donneurs potentiels et qu’en France la législation est dictée au nom de la solidarité entre les Hommes, en effet il n’existe pas de “registre du oui”.




Psychologie : recevoir un autre en soi



Un peu plus de ⅗ des élèves interrogés seraient prêts à accepter, d’un point de vue moral, l’idée de vivre avec l’organe d’un inconnu, dans l’hypothèse où ils auraient besoin d’une greffe à tout prix. La plupart se positionne alors en faveur du don et de la greffe car l’aspect psychologique que cette pratique peut engendrer chez certaines personnes est moindre et ne semble pas constituer d’obstacles au prélèvement, pour cette partie de la population. 

Cependant, une part significative ( environ ⅓) de la population interrogée reste indécise, cela peut s’expliquer par le jeune âge des élèves qui n’ont pas encore acquis la maturité suffisante pour se projeter dans une telle situation. 

Enfin, bien que minime ( de l’ordre de 4,5 %), l’opposition à la greffe d’un corps étranger dans un organisme receveur est belle et bien réelle. 

Les avis sont alors très contrastés, ce qui montre que l’idée de recevoir un greffon n’est pas une chose si évidente à accepter et que cela demande une réflexion : “Est-ce que je me sens capable, d’un point de vue émotionnel, de vivre avec une partie du corps d’une personne inconnue ?”



Favorable au don pour soi-même ?


On constate que les statistiques sont quasi-identiques au diagramme précédent : les personnes qui seraient prêtes à accepter un organe (en dernier recours), seraient aussi prêtes à faire don des leurs, tandis que les personnes, plus réticentes à la greffe, qui ne se sentent pas capable d’accepter un greffon, s’opposent aussi en retour à donner leurs organes à un tiers. Cependant, parmi les élèves interrogés, on trouve plus de donneurs que d’opposants  au prélèvement. Ces individus là ont alors conscience de l’enjeu du don : sauver des vies. 

Néanmoins puisqu’il s’agit d’adolescents, il est normal de trouver un taux assez important( environ 30 %)  en ce qui concerne l’incertitude dans le fait de vouloir donner ou pas ses organes; d’autant plus que comme nous montrent les statistiques du troisième diagramme, les élèves ne sont pas assez sensibilisés sur le sujet puisque presque la majorité ne connaît que de façon superficielle les principaux piliers de cette pratique, ce qui pourrait expliquer pourquoi ils ne savent pas s’ils veulent être donneur ou pas.


Voici l'avis de quelques personnes du Campus sur le sujet :

-"Si, lorsqu'on meurt, on a l'occasion de sauver des vies à côté, pourquoi pas ? Au moins, notre mort ne fera pas que du mal autour d'elle."
-"Le don, cela devrait être normal ! "
-"Je pense que cet acte nécessite un certain courage, autant chez le donneur que chez le receveur, cependant je suis assez dérangé lorsqu'il s'agit du don du cœur."

-"C'est un acte qui se doit d’être banal à la société. Sauver des vies est dans la nature de tout Homme."
-"Je pense qu'il vaut mieux sauver une vie plutôt que d’en perdre deux."
-"C'est un très beau geste qui montre la solidarité entre les Hommes. Beaucoup de personnes peuvent ainsi être sauvées,  ce qui permet de ne pas détruire plus de vies encore."

-"Je ne suis pas contre le don d'organes, mais je ne m'impliquerai pas personnellement dedans."



                                                             

Favorable au don pour un proche ?



On constate que, lorsqu'il s’agit du prélèvement des organes d’un proche décédé, la décision devient tout de suite laborieuse; d’autant plus si ce défunt n’avait jamais fait part de sa décision à ses proches. On remarque en effet que les opinions des élèves s'avèrent très dispersées. Les étudiants qui s’opposent (25,9 %) au don des organes d’un de leur proche sont environ 3 fois plus nombreux que ceux qui s’opposent au don d’organes pour eux-mêmes, 7,6 % (cf cinquième diagramme). En effet, c’est difficile de prendre cette décision pour une autre personne dans un moment de deuil : on parle tout de même de donner une partie d’un individu qui ne nous appartient pas, ce n’est pas rien ! 

Par ailleurs, on constate qu’il y a aussi moins de “oui” que pour le cinquième diagramme, cependant il y a plus d’élèves qui y sont favorables que d’élèves contre ou sans avis. Environ 2 élèves sur 5 seraient favorables au don des organes de leur proche décédé après sa mort même sans savoir sa volonté. Ce geste est justifiable quand on pense à sa finalité qui est de sauver des vies.  

Enfin, environ 3 élèves sur 10 ne savent pas à l’heure actuelle ce qu’ils feraient si dans le futur, une situation comme celle-ci devait malheureusement se présenter à eux. Ne pas savoir n’est pas une fatalité : nous sommes encore jeunes et nous ne pensons pas à la mort. Mais c’est, assurément, parce que la société française, et  l'Homme en général, ne se projette pas dans l'idée de la mort, que les familles sont parfois poussées à refuser le don.



Une communication encore limitée entre proches



La question qui se pose autour de la position de  donneur ou pas est une réalité. Ce diagramme vient en effet confirmer un manque de discussion au sein du noyau familial ou amical autour du don et de ses problématiques. Ainsi, un peu plus de la moitié des élèves (54,1%) n’ont pas fait part de leur position à leurs proches, et 1 élève sur 4  a déjà exprimé à sa famille ou ses amies son avis sur le prélèvement de ses organes, ce qui est relativement peu.

Donneur ou pas, la première chose à faire est de le dire et même si l’on se dit encore trop jeune pour penser à ça, il faut savoir que la mort nous tombe dessus sans prévenir.  Le plus tôt sera donc le mieux. C’est une question de loi mais aussi de psychologie. Dire sa position, et demander aussi d’ailleurs l'avis de ceux qui vous entourent par la même occasion, c’est s’assurer que la volonté de chacun sera connue, comprise et respectée des autres. 



La gratuité du don : un principe approuvé



Plus de 9 élèves sur 10 sont en accord avec l’un des principes fondamentaux de la loi de bioéthique, à savoir la gratuité de celui-ci. Ces données font écho au deuxième diagramme car pratiquement aussi 9 élèves sur 10 percevaient le don comme un acte généreux et solidaire : il est donc normal que celui-ci soit gratuit. 



Cette règle éthique est majoritairement approuvée car elle permet de garantir une certaine confiance dans le dispositif, afin d’éviter tout trafic. Ce principe est sans aucun doute le maillon fort de cette chaîne de solidarité, aucun passe-droit ni autre priorité pour l’accès à la greffe ne sont envisageables. C'est une question d'équité, valeur indispensable dans le domaine des greffes et de la santé en général. 




Anonymat donneur/receveur : un avis très partagé auprès des jeunes, une loi qui soulève des débats



Nous pouvons relever un contraste d'avis incontestable : il y a autant de personnes contre que pour l'anonymat donneur/receveur. Ce principe est alors encore source de débats, et soulève de nombreux avis divergents derrière lesquels se cachent nombre de raisons. Cette discordance peut s'expliquer par un sentiment de curiosité à satisfaire ou voire même le besoin pour le receveur de reconnaissance envers le donneur et sa famille. Au contraire pour ceux qui sont plutôt en faveur de l'anonymat, cela s'explique par l'envie d'avancer sans avoir l'impression de devoir une dette, l'envie d'oublier cette épreuve et de revivre avec ce nouvel organe. Les avis restent donc très partagés.



Religions et cultures : pas une limite à la greffe


1 élève sur 2 ne se voit pas contraint de refuser de recevoir ou de donner des organes à un tiers en raison de ses coutumes religieuses ou culturelles. 

On remarque que la religion n'apparaît clairement presque pas comme un obstacle à la transplantation puisque que seul 1,7 % des élèves interrogés ont une religion qui ne les autorise pas à souscrire à cette pratique. 

Un peu plus de 15% ne savent pas ce que dit leur religion (ou autres pratiques culturelles), ce qui prouve encore que la jeunesse n’est pas assez sollicitée par ce sujet.



Objectif rempli !


Avec environ 3 élèves sur 5 (61,7%) soit plus de la moitié qui trouvent que ce sondage les a aidés, nous pouvons dire que nous avons atteint notre objectif qui était de sensibiliser les jeunes de notre établissement sur les lois en matière de transplantation et sur l’importance de réfléchir à sa position, peu importe le choix final. Pour la plupart, ce sondage semble alors les avoir fait réfléchir et les a aidé à voir plus clair dans leur position.




En conclusion, ce sondage nous a permis de constater qu'il existait de nombreux problèmes éthiques. Par ailleurs, nous avons décidé de centrer ce sondage sur les jeunes car ce sont eux les moins bien informés. Or, en matière de don d'organes, il ne faut négliger aucune sphère de la société car comme stipule le slogan de la campagne de sensibilisation de l’Agence de la biomédecine sortie en juin 2016 : “ nous sommes tous concernés.”



 Image de la campagne de sensibilisation provenant de agence-biomedecine.fr

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