La proposition de transplantation contient toujours un double message, où s’associe à la fois la détresse liée à la menace intense du pronostic vital et l’espoir de retrouver une nouvelle vie.


L’annonce de la greffe porte en elle un verdict de mort ou de survie concevable, dépendant soit d’un donneur vivant en matière de greffe rénale, hépatique, pulmonaire ou de moelle osseuse, soit de la mort de l’autre en cas de greffe cardiaque, pulmonaire, hépatique, mais aussi rénale. Cette réalité traumatisante engendre inexorablement un état de choc et de panique émotionnelle. L’angoisse de mort est intensément réactivée, l’intégrité du schéma corporel se brise, les investissements narcissiques et la place dans la famille sont remis en question. Un manque de mots et un vide de représentation sont fréquemment observés, comme si la greffe n’était pas mentalisable, le malade se trouvant souvent dans l’impossibilité de parler de la greffe proprement dite. L’implication du patient dans le programme thérapeutique devient alors primordiale pour la poursuite d’un traitement. Les refus de greffe évoquent de manière rationnelle qu’ils n’ont pas le choix, ce qui les amène à accepter sans hésitation apparente l’intervention, il leur reste toutefois un travail psychique d’adaptation à accomplir par rapport à leur ambivalence


Par ailleurs, la période d’attente reste, pour la majorité des patients, une période de torture psychologique pendant laquelle ils doivent attendre passivement l’appel de l’hôpital. Cette situation engendre des vécus d’impuissance et de dépendance totale, pouvant induire divers fantasmes mortifères inconscients ou conscients.


D’un autre côté, certains receveurs font aussi parfois ressortir un sentiment d’ambivalence ou d’hésitation à l’idée d’accepter une offre de don vivant, pouvant craindre notamment de nuire à la santé de leur proche.

Relevons aussi que les receveurs développent, pour la plupart, des difficultés psychologiques avec des enjeux comme la crainte de la perte du greffon, des attentes non rencontrées, une réintégration dans un mode de vie qu’on attend depuis longtemps, une adaptation post-greffe.

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